PUITS DE LUMIÈRES
encore l'été rue Bennett une petite fille aux allumettes joue avec l'horizon bouché
APPARITION
Depuis ta disparition La saison déplie ses poupées de papiers habillées 2D en femme d'un coup par-dessus leurs pelures d'enfants décapite leur candeur à chaque feu rouge Je les regarde s'éteindre à l'horizon du stade en même temps que le le Dairy Queen Je reste de la horde d'à côté Femme anamorphe privée de panache de celles qui marchent sans se voir occupent les racoins se grattent et crépitent avancent disloquées allument leurs membres fantômes à même le crépuscule La saison me déplie chaque jour au parc transparente le sourire cordé à côté des autres mères de famille nucléaire un chiwawa à la place du coeur qui chicane, persiste et…
LA CHIQUE
alors j'ai des doigts de fin du monde les mains lourdes à traîner leurs outils petits couteaux élimés inutiles greffes animales qui sonnent et traquent forgent des rails et leur bruit roulent dans la garnotte et le sel s'usent déchirent ma trace en sang poursuivie je traîne de longues manches rouges celles des enfances qu'on tire impatients qu'elles avancent râpée à l'hiver des villes je sile leurs bottes lâches rêve de soulever les pieds les mains lourdes au sol Qu'elles y restent et creusent l'envers du monde. je sens que j'apparaîtrai bientôt quelque part étoilée carmine une tache à ma trace visqueuse au hasard crachat corail brûlante…