LA CHIQUE
alors j'ai des doigts de fin du monde les mains lourdes à traîner leurs outils petits couteaux élimés inutiles greffes animales qui sonnent et traquent forgent des rails et leur bruit roulent dans la garnotte et le sel s'usent déchirent ma trace en sang poursuivie je traîne de longues manches rouges celles des enfances qu'on tire impatients qu'elles avancent râpée à l'hiver des villes je sile leurs bottes lâches rêve de soulever les pieds les mains lourdes au sol Qu'elles y restent et creusent l'envers du monde. je sens que j'apparaîtrai bientôt quelque part étoilée carmine une tache à ma trace visqueuse au hasard crachat corail brûlante…